L’érosion des rendements rend de plus en plus criants les écarts entre les contrats. Pourquoi certains rapportent-ils 4 % et d’autres plus de 5 % la même année ?
Attention aux frais de gestion
Traditionnellement, les rendements annoncés sont nets des frais de gestion du contrat. Mais ils ne tiennent pas compte des prélèvements sociaux (CSG, CRDS…), ni des frais d’entrée (sur les versements), ni, surtout, de la fiscalité du placement.
Sur les intérêts qu’il prévoit de distribuer aux épargnants, l’assureur prélève au préalable les frais de gestion du contrat. Or, ceux-ci varient de 0,40 à 1 % par an, selon les contrats, ce qui joue bien sûr sur le rendement net.
Même principe pour les produits « grand public », accessibles avec des versements modestes : les frais de gestion y sont en général supérieurs à ceux appliqués aux contrats réservés à une clientèle « haut de gamme », accessibles pour un investissement important (par exemple, 75 000 €).
• L’ancienneté de l’assureur
En général, les compagnies d’assurance vie traditionnelles servent les meilleurs rendements. Car elles commercialisent des contrats de longue date et ont pu collecter une épargne importante pendant les années où les taux d’intérêt étaient élevés.
Ainsi, elles se sont constitué des stocks significatifs d’obligationsanciennes, rémunératrices, qui soutiennent encore aujourd’hui les performances de leurs contrats.
Les établissements venus plus tardivement sur le marché – c’est-à-dire surtout les grandes banques – n’ont pas cet atout.
• La stratégie commerciale
Les assureurs disposent d’une certaine liberté pour répartir les rendements tirés de leur gestion. Certains les distribuent progressivement, pour que la performance du contrat évolue régulièrement. D’autres utilisent cette liberté pour avantager un de leurs contrats au détriment des autres, par exemple pour y attirer pendant quelques années de nouvelles souscriptions.
Un contrat peut donc afficher de bons rendements pendant quelques temps, puis devenir décevant.
Attention, de nombreux établissements promettent un taux minimum garanti pour les versements réalisés dans l’année ou pendant la durée d’une opération commerciale. C’est une sécurité appréciable, tant que le taux est réaliste.
Mais, de plus en plus souvent, pour appâter les clients, certains établissements garantissent des taux « dopés », qui peuvent vous faire croire que le contrat est performant alors qu’il ne l’est pas. Votre épargne sera peut-être bien rémunérée la première année, grâce au taux garanti, mais vous risquez d’être déçu par la suite. Or, un contrat d’assurance vie dure en principe au moins 8 ans…