En 2003, les rendements des contrats d’assurance vie – contrats en euros et fonds en euros des contrats multisupports – ont une nouvelle fois fléchi. Plusieurs facteurs expliquent ces résultats moins brillants que les années précédentes.
Chute des taux d’intérêt
La diminution des rendements, – les meilleurs contrats peinent désormais à dépasser 5 % alors qu’ils s’affichaient encore à plus de 6 % en 2001 – s’explique par la baisse des taux d’intérêt constatée sur les marchés financiers depuis une quinzaine d’années.
L’épargne versée sur les contrats et supports en euros est en effet placée par l’assureur (à hauteur de 75 % à 95 % selon les compagnies) en obligations, c’est-à-dire en emprunts émis par l’État ou de grandes entreprises.
Ces obligations servent chaque année des intérêts, jusqu’au jour où elles sont remboursées par l’émetteur. L’assureur les conserve donc jusqu’à cette échéance, ce qui lui permet à la fois de garantir à l’épargnant le capital investi sur le contrat et de lui verser chaque année des intérêts.
• Des obligations moins rentables
Aujourd’hui, les assureurs ont ainsi encore en stock des obligations bien rémunérées, car achetées au début des années 1990, quand les taux d’intérêt étaient élevés (autour de 8 %). Mais, à mesure qu’elles viennent à échéance, elles doivent être remplacées par des obligations nouvelles souscrites aux taux actuels : de 4 à 5 % en général l’an dernier.
De plus, lorsque les versements sur le contrat sont supérieurs aux retraits effectués par les épargnants, ces capitaux doivent eux aussi être placés en obligations nouvelles. Ainsi, le poids des obligations anciennes très rentables dans le portefeuille se réduit, ce qui entraîne une diminution du rendement global.
• Une faible diversification en actions
Les assureurs ont aussi diversifié en petite partie sur les actions la gestion des contrats et fonds en euros. Objectif : engranger des plus-values pendant les «bonnes» années boursières pour les redistribuer progressivement aux épargnants, de façon à soutenir la performance des contrats.
Mais, de 2000 au printemps 2003, la Bourse a chuté. Certes, elle est repartie à la hausse l’an dernier. Mais c’est encore insuffisant pour soutenir les rendements des contrats.
Outre de faibles performances, on observe aussi de fortes disparités d’un contrat à l’autre. D’où viennent ces écarts ?