Attention à la cortisone
Très peu de médicaments sont néfastes pour l’os. Le seul important est la cortisone. D’autres ont été incriminés, en particulier lors de leur prise très prolongée : gardénal, phénylhydantoïne, héparine…
Il n’est pas question de les arrêter mais ce point sera certainement relevé dans votre dossier médical.
La cortisone donne-t-elle toujours de l’ostéoporose ?
La prise de cortisone au long cours, surtout si les doses sont élevées, peut entraîner une perte osseuse. Elle survient surtout au début du traitement.
Elle est cependant imprévisible, car il existe une grande variabilité d’un patient à l’autre. L’enfant et la femme sont les plus exposés. Nous ne disposons pas d’éléments permettant de prédire l’évolution vers une ostéoporose.
Par conséquent, votre médecin vous proposera des examens biologiques, avant d’instituer un traitement au long cours et à doses élevées de cortisone. Une densitométrie est utile.
De simples mesures d’hygiène de vie sont toujours indispensables : manger beaucoup de calcium, pas trop de sel et faire un exercice physique régulier en charge (marche, etc.). Selon les résultats des examens, votre médecin vous donnera des médicaments.
Notre avis : la cortisone pendant quelques jours (sinusite par exemple) ou une injection (infiltration) n’entraînent pas d’ostéoporose. La cortisone donne de l’ostéoporose lorsqu’elle est prescrite à fortes doses et/ou pendant plusieurs mois.
C’est la dose cumulée de cortisone qui peut être néfaste pour l’os. Cependant la dose minimale n’entraînant pas de perte osseuse n’est pas encore déterminée.
Peut-on empêcher la survenue de l’ostéoporose lorsque l’on prend de la cortisone ?
Lors de la mise en route d’un traitement par la cortisone, par la bouche, pour une période prévue de plusieurs mois, il faut penser à la prévention de l’ostéoporose, au même titre que l’on pense au régime sans sel.
Il est d’abord nécessaire de contrôler les carences :
– en hormone, si vous êtes ménopausée et si votre maladie ne contre-indique pas le traitement hormonal ;
– en calcium, si l’apport par l’alimentation est insuffisant (pour arriver à un apport de 1 200 à 1 500 mg/j) ;
– en vitamine D enfin, car la maladie nécessitant un traitement à la cortisone peut empêcher un ensoleillement suffisant.
Si vous êtes ménopausée et que vous recevez de fortes doses de cortisone, un traitement par bisphosphonate peut s’envisager d’emblée.
Si vous n’êtes pas encore ménopausée ou si vous êtes un homme, la densitométrie aidera à décider d’un tel traitement.