Les médecins disposent désormais d’une large palette de médicaments pour lutter contre l’ostéoporose. Aude Allaire – Juin 2006
Calcium et vitamine D contre les carences
Une alimentation riche en calcium et une exposition au soleil une heure par jour en moyenne évite en principe tout risque de carence en calcium et vitamine D. Mais avec l’âge, le risque augmente. 95% des personnes âgées institutionnalisées sont cocarencées en calcium et vitamine D.
Un traitement quotidien de calcium et une dose de vitamine D à l’entrée de l’hiver renforcent les os. Certains médicaments proposent calcium et vitamine D3 en un seul comprimé.
• THS : traiter aussi les troubles de la ménopoause
Par mesure de précaution, certaines formes de THS augmentant le risque de cancer du sein mais aussi le risque cardiovasculaire, le THS est désormais préconisé durant 5 ans à la ménopause lorsqu’il existe aussi des troubles climatériques (bouffées de chaleur, etc).
• Les SERM : contre les fractures vertébrales
Le raloxifène (Evista, Optruma), seul SERM disponible actuellement,permet de réduire de 40% le risque de fractures vertébrales. Son avantage : il n’augmente pas le risque de cancer du sein.
Par contre il ne réduit pas le risque pour d’autres fractures et il est contre-indiqué en cas d’antécédents de thrombophlébites ou de cancer du sein en cours de traitement. Il doit être pris une fois par jour.
• Les bisphosphonates : traitement de référence
Le plus ancien est l’Etidronate (Didronel). La seconde génération comprend l’Alendronate (Fosamax) et le Risédronate (Actonel).
Cette année un nouveau médicament couple alendronate et vitamine D3 (Fosavance). Ils diminuent de moitié le risque de fracture dû à l’ostéoporose en ralentissant la destruction osseuse.
La durée du traitement est de 4-5 ans, renouvelable après réévaluation. Selon les formes, ils peuvent être pris quotidiennement ou chaque semaine, une nouvelle forme permettant une seule prise par mois pourrait être bientôt en pharmacie.
A savoir : Fosamax et Actonel doivent être pris le matin avec un grand verre d’eau pauvre en calcium et magnésium, au moins 30 minutes avant toute autre boisson, médicament ou aliment. Ne pas s’allonger dans la demie heure qui suit la prise du médicament.
• Le Tériparatide : en cas d’ostéoporose sévère
Sur le marché depuis un an et demi, le Tériparatide (Frostéo) est le premier traitement capable de stimuler la formation d’os nouveau. Il est réservé aux ostéoporoses sévères (et pris en charge par la SS à partir de deux fractures vertébrales). Il agit sur le risque de fractures vertébrales mais non sur celui des fractures de la hanche.
La durée de traitement maximale recommandée est de 18 mois. Il se présente sous forme d’un stylo injecteur qui contient la quantité nécessaire pour 28 jours de traitement.
Chaque pression du stylo délivre la dose quotidienne. L’auto-injection se fait dans la cuisse ou l’abdomen. Le stylo-injecteur doit être conservé au froid entre 2 et 8°C.
• Un nouveau traitement : le Ranelate de Strontium
Sorti en 2006, le Ranelate de Strontium (Protelos) inaugurent une nouvelle génération de médicaments capables à la fois de ralentir la destruction de l’os et d’augmenter la formation de nouvel os.
Il est le premier à se montrer efficace pour réduire le risque de fractures vertébrales et celles de la hanche chez les femmes de plus de 80 ans. Il se prend quotidiennement par voie orale.
• Prendre son traitement plusieurs années gage d’efficacité
Les traitements contre l’ostéoporose sont efficaces mais leur résultat ne se voit pas, l’ostéoporose n’ayant pas de symptômes “perceptibles” hormis les fractures.
Du coup, 68% des femmes arrêtent ou suivent irrégulièrement leur traitement au bout d’un an. A tord car l’effet de ces traitements se jugent sur plusieurs années. C’est en se soignant à 60 ans que l’on peut éviter une fracture du col du fémur, parfois fatale, à 80 ans !
Pour vous aider à ne plus oublier votre traitement, les laboratoires redoublent d’imagination. L’un d’eux commercialise un boîtier “sonore”. Contenant une plaquette de médicaments, il sonne à la date et l’heure fixée pour vous avertir de prendre votre traitement. Le seul hic : il faut être sûr d’être à proximité du boîtier !
Le meilleur moyen de suivre son traitement reste encore votre propre motivation.
Les autres points du dossier :
• L’état des lieux
• Des os forgés pour durer
• Prévention : ce que vous pouvez faire
• Des traitements vraiment efficaces
Lire aussi :
• Garder la forme après 50 ans
• Le THS réhabilité ?