À la suite de deux études confirmant le lien entre le cancer du sein et le traitement hormonal substitutif, 32% des femmes ont arrêté leur traitement, puis une sur quatre l’a repris. Mais sur la base de quelles informations ?
• Les origines du débat
Deux études effectuées ces derniers mois ont mis en évidence l’augmentation du risque cardio-vasculaire et de cancer du sein lorsqu’un traitement hormonal substitutif est suivi. La première étude est américaine (Women’s Health Initiative), l’autre anglaise (Million Women). Largement médiatisées, elles ont donné lieu à l’arrêt du THS par de nombreuses femmes, et ont suscité un débat sur l’opportunité du traitement hormonal lors de la ménopause. Des réserves ont été émises sur ces études : la première, aux États-Unis, a été effectuée sur un public ayant des habitudes alimentaires différentes des nôtres, et suivant des traitements dont les dosages sont également différents. Quant à la seconde, elle est contestée sur le plan scientifique par certains gynécologues.
• Une femme, une situation unique
L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a fait ses recommandations, ainsi que l’Agence française pour l’étude de la ménopause (Afem). Après son congrès de novembre dernier,cette dernière conseille de ne rejeter ni les statistiques, ni les traitements. «Antécédents familiaux et personnels, ampleur des symptômes, style de vie, autant d’éléments déterminants pour que chacune fasse son choix raisonnablement» résume Michèle Lachowski, vice-présidente de l’association. Si une femme, dont les antécédents médicaux et le style de vie présentent peu de facteurs de risque est indisposée par les symptômes de la ménopause – bouffées de chaleur, sautes d’humeur, insomnie, sécheresse vaginale – elle devrait, en accord avec sa gynécologue, pouvoir envisager de continuer sereinement son THS. Les inquiétudes et le débat suscités par le résultat de ces études nous rappellent donc l’essentiel : pour pouvoir faire un choix en toute connaissance de cause, personnel et unique, il convient de consulter régulièrement un gynécologue. Et bien sûr, chaque femme ayant décidé de suivre un THS ou non, doit garder à l’esprit qu’un suivi régulier est indispensable.
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