Le dépistage précoce du cancer du sein, proposé gratuitement, est une des principales armes pour lutter contre la maladie. Or les femmes n’y ont pas suffisamment recours.
Lutter contre la maladie dès le début
Même si les traitements des cancers du sein ont fait de grands progrès ces dernières années, les origines de ce cancer sont encore mal connues. En dehors des prédispositions génétiques (3 000 cas sur les 40 000 détectés en 2002), notre mode de vie – alcool, obésité, grossesses plus tardives et moins fréquentes – expliquent sans doute l’augmentation de la fréquence de la maladie. Le principal levier de la lutte contre ce cancer, deuxième cause de mortalité féminine en France avec plus de 10 000 morts par an, repose sur le dépistage précoce. Plus une lésion est dépistée tôt, meilleures sont les chances de la soigner, avec un bénéfice non seulement médical mais aussi esthétique, psychologique et économique. Aujourd’hui, 60 % des cancers du sein sont traités par traitement conservateur.
Développement ralenti
L’évolution des tumeurs étant généralement lente, un contrôle mammographique régulier avec deux clichés par sein, une double lecture des résultats par des yeux experts devraient permettre de repérer une tumeur avant qu’elle ne soit palpable ou étendue au-delà du sein, compliquant le traitement. « La fréquence de la maladie augmente avec l’âge, et particulièrement après la ménopause », insiste le Dr Marc Espié. Responsable du centre des maladies du sein à l’hôpital Saint-Louis (Paris), il se félicite de la généralisation à tous les départements de France du dépistage gratuit systématique proposé aux femmes de 50 à 74 ans. « Cela doit permettre de réduire de 20 à 30 % la mortalité par cancer du sein des femmes de plus de 50 ans », ont estimé les experts lors d’un débat organisé par la Fondation de la recherche médicale.
Un examen indolore et rapide
À condition que la mobilisation soit à la hauteur : « Les trois quarts des femmes qui reçoivent une invitation à l’examen n’y répondent pas », regrette le Dr Jean-Rémi Garbey, chirurgien sénologue à l’Institut Gustave-Roussy, à Villejuif. Indolore et rapide, jugée un peu désagréable par certaines femmes, la mammographie consiste à « photographier » chaque sein préalablement comprimé entre deux plaques. Elle s’adresse à toutes les femmes après 50 ans, et doit être effectuée tous les deux ans, si possible dans le même centre pour mieux pouvoir comparer les clichés.
Mammographie sur mesure
En cas de facteurs de risques particuliers (antécédents de cancer du sein personnel ou familial, absence de grossesse ou grossesse tardive, puberté précoce, ménopause tardive, consommation excessive d’alcool, surpoids), le dépistage sera conseillé plus tôt ou plus fréquemment. Une échographie pourra être proposée en complément. Attention, l’absence de facteurs de risque ne dispense pas de mammographie : une femme sur onze sera touchée par un cancer du sein dans sa vie, sans aucun facteur de risque dans deux cas sur trois.
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