Lorsque vous souscrivez à un contrat d’assurance vie, pensez à vous renseigner sur les frais qu’il peut engager, sur ses perspectives d’évolution et la souplesse des versements que vous pourrez effectuer. Alors attention aux taux trompeurs et ne vous laissez pas allécher par une offre que vous pourriez regretter !
Avant de souscrire
Lisez attentivement les conditions générales du contrat pour connaître le montant des frais, les conditions de retrait, le coût des avances, etc.
La valeur de rachat du contrat doit être précisée. Si elle est très inférieure, la ou les premières années, aux versements réalisés (ou, pour les contrats multisupports, si le nombre d’unités de compte baisse), le contrat a de bonnes chances soit de facturer des garanties particulières (décès…), soit d’être à «frais précomptés».
Dans ce dernier cas, tout ou partie du montant investi au départ sert seulement à payer des frais sur versements calculés sur la totalité des versements prévus pour les prochaines années. Ce n’est pas forcément une bonne affaire.
Demandez les rendements servis au cours des quatre ou cinq dernières années sur le support en euros (ou sur le contrat lui-même s’il est en euros).
Et, si vous regrettez, après coup, d’avoir signé, sachez que vous disposez d’un délai d’1 mois pour vous rétracter.
Frais importants
L’assureur prélève en général pour lui 2,5% à 5% de chacun de vos versements, ce qui diminue d’autant le capital réellement placé sur le contrat.
Ces frais sont toutefois négociables lorsque les sommes en jeu sont importantes. Ensuite, chaque année, l’assureur ponctionne des frais de gestion : jusqu’à 1% sur les multisupports, 0,30% à 0,60% sur les supports en euros en général. Au-delà, fuyez ! Il existe aussi des frais d’arbitrage, quand vous transférez votre capital d’un support à un autre dans un contrat multisupport. Au total, l’addition est souvent plus lourde que sur d’autres placements.
Performances non garanties
Un bon contrat en euros peut devenir mauvais ! Car l’assureur peut décider de le délaisser au profit d’un nouveau contrat sur lequel il veut attirer les souscripteurs. Attention aussi aux taux trompeurs.
Une nouvelle pratique consiste à promettre un taux alléchant (par exemple 5%) en 2003, mais uniquement pour les versements réalisés pendant une opération promotionnelle. À y regarder de plus près, ce taux se révèle parfois supérieur à ce qu’a rapporté le contrat l’an dernier. Vous risquez donc de bénéficier d’un taux majoré pendant une année et d’un mauvais rendement les suivantes.
De même, sur les profils de gestion ou sur les placements en actions, comparer les performances d’un contrat à l’autre est difficile. Ce qui oblige à se décider à l’aveuglette.
Avance ou retrait ?
La plupart des contrats d’assurance vie permettent d’obtenir une avance, c’est-à-dire un prêt consenti par l’assureur qui dispose en garantie de votre contrat.
Le montant de l’avance représente en général au maximum 70% à 80% de la valeur d’un contrat en euros et 60% pour un multisupport. Vous la rembourserez en une ou plusieurs fois, intérêts compris, lorsque vous le pourrez, dans un délai maximum de 3 ans, éventuellement reconductible.
La formule est intéressante si vous avez besoin temporairement d’argent, car elle évite de faire un retrait sur le contrat pour seulement quelques mois. Ce retrait pourrait être imposé, ou vous faire perdre les avantages fiscaux anciens dont vous bénéficiez peut-être sur les sommes investies depuis longtemps. Le taux d’intérêt de ce prêt est variable.
Comptez aujourd’hui entre 5,30 et 7% en général selon les contrats. Un coût qui peut être en partie compensé par ce que rapporte le capital, qui continue à fructifier sur le contrat.
Versements minimums parfois importants
Sur la plupart des contrats, vous pouvez prévoir des versements réguliers (tous les mois par exemple) pour des sommes assez modiques, ou faire des versements libres – quand vous voulez -, à condition qu’ils soient d’un montant minimum.
Bien souvent, plus le minimum est faible, plus les frais du contrat sont lourds. Mais choisir un contrat avec des seuils trop élevés (1 500 €, par exemple), c’est prendre le risque de ne pas pouvoir investir au fur et à mesure de vos possibilités financières. Il faut donc trouver un juste milieu.