Le professeur Guy Vallancien désamorce quelques idées reçues sur les traitements du cancer de la prostate.
Après une opération de la prostate, le sperme disparaît
FAUX : il y en a toujours, mais l’éjaculation extérieure se transforme en éjaculation rétrograde. C’est-à-dire que le sperme repart dans la vessie. On n’en meurt pas et on n’en devient pas idiot ! Il faut seulement prévenir le malade de ce phénomène avant l’opération.
• L’opération de la prostate rend impuissant
FAUX : cela n’a strictement rien à voir. L’impuissance, liée à une cause mécanique, est exceptionnelle. Elle provient souvent chez des personnes mal dans leur peau. Elle peut aussi signifier qu’il existe une maladie sous-jacente responsable de cette impuissance. Comme le diabète notamment. L’alcool et le tabac sont également impliqués.
• On dépiste plus d’adénomes de la prostate en ville qu’à la campagne
VRAI : le citadin consulte beaucoup plus tôt que le campagnard ! La première catégorie d’hommes souffre d’une envie pressante, coincée dans les embouteillages. La seconde trouve toujours un arbre à sa portée.
• L’hypertrophie bénigne de la prostate entraîne l’apparition d’un cancer
FAUX : il n’existe aucune relation entre le fait d’avoir un adénome, opéré ou pas, et l’apparition d’un cancer. Mais ce type de cancer étant le plus fréquent chez l’homme après 60 ans, un diagnostic précoce donne de meilleures chances de guérison. Lors de la consultation annuelle, en même temps que le toucher rectal, le médecin fera pratiquer un dosage du PSA.
Article réalisé avec la collaboration du Professeur Guy Vallancien, professeur d’urologie à la faculté de médecine Broussais Hôtel-Dieu (Paris) et chef du département d’urologie à l’institut Montsouris (Paris).