MÉNOPAUSE : Prévenir l’ostéoporose à tout prix
Le rapport d’orientation des autorités de santé préconise enfin des travaux plus approfondis sur « le bénéfice à long terme de préservation du capital osseux et de diminution de l’incidence des fractures, comparé à celui des traitements anti-ostéoporotiques ».
En clair : faut-il utiliser en priorité les médicaments spécifiques à l’ostéoporose apparus ces dernières années, efficaces pour ralentir et compenser la perte osseuse, mais coûteux ?
« Les recommandations sont contradictoires, regrette le Pr Ribot, endocrinologue qui dirige la consultation de la ménopause du CHU de Toulouse (hôpital Paule-de-Viguier). Les produits conseillés (parmi lesquels ceux de la famille des Bisphosphonates et du Raloxifène) ne sont pas remboursés, pas plus que l’examen nécessaire pour apprécier le risque d’ostéoporose au début de la ménopause. »
Malgré les promesses des ministères successifs, ils ne sont pris en charge par l’Assurance maladie qu’après une fracture, laissant à penser qu’il s’agit de médicaments de confort.
En l’absence de dépistage (par ostéodensitométrie, de 45 à 150 € selon le cabinet et l’appareil utilisé), comment savoir qui doit être protégée ?
« À l’arrêt du THS, dois-je ou non proposer un traitement de prévention de l’ostéoporose ? » s’interroge Hugues Geoffrion, gynécologue et chirurgien au CHU d’Angers, qui rappelle que cinq à dix ans après le début de la ménopause, une femme sur trois est menacée de fracture en raison d’une densité osseuse basse.
Or 50 000 personnes se cassent le col du fémur chaque année, 40 000 se fracturent le poignet, 100 000 une vertèbre. On ne saurait trop conseiller à celles qui le peuvent de « s’offrir » une ostéodensitométrie et une analyse des marqueurs de résorption pour mesurer l’état de leur capital osseux.