La réforme des retraites votée en 2003 entend limiter au maximum le recours des entreprises aux préretraites. Objectif : permettre aux seniors de rester au travail le plus longtemps possible.
Chômage ou arrêt maladie
La grande masse des plus de 55 ans se retrouve donc sur une voie de garage. Parfois confortable, choisie et souhaitée, c’est la préretraite. Souvent, et de plus en plus, il ne leur reste plus comme alternative que le chômage ou, phénomène récent, l’enchaînement des arrêts maladie de longue durée en attendant la « délivrance » de la retraite.
Car les mécanismes de cessation anticipée du travail, qui ont permis pendant 25 ans aux salariés de décrocher en toute sécurité (au moins financière) et aux employeurs de réduire leurs effectifs en limitant la casse sociale, vont être limités par la loi de façon drastique.
• Les fin des préretraites
La réforme des retraites votée en juillet 2003 prévoit, en effet, un strict encadrement des dispositifs publics (réservés au traitement des catastrophes économiques). Elle soumet aussi les préretraites d’entreprise à une pénalité de 24 %, pour tenter d’endiguer la tendance des sociétés à se séparer de leurs salariés âgés.
L’esprit de la loi, c’est que les travailleurs restent en activité au moins jusqu’à l’âge théorique de la retraite, 60 ans. L’objectif, ambitieux, est que l’âge moyen de cessation d’activité passe dans notre pays de 57,5 ans à 59 ans d’ici à 2008.
• Cotiser plus longtemps, c’est travailler plus tard
L’allongement programmé de la durée de cotisation (41 ans en 2012, 42 ans en 2020) conduira de plus en plus de salariés à travailler au-delà de la limite légale pour pouvoir toucher une pension à taux plein.
Ce qui suppose que les entreprises changent en profondeur leur manière de gérer les âges et s’adaptent au vieillissement de leurs effectifs en développant la formation, la mobilité professionnelle, l’amélioration des conditions de travail et l’aménagement des fins de carrière.