C’est le pire ennemi du cœur : le tabac favorise l’athérosclérose, agit sur les plaquettes sanguines et diminue le calibre des coronaires.
Un ennemi déclaré
Jugez plutôt : parmi les 120 000 personnes frappées chaque année par un infarctus, 80 % sont des fumeurs.
Fort heureusement, le risque est réversible : dès le premier jour d’arrêt du tabac, la pression sanguine et le rythme cardiaque redeviennent identiques à ceux d’un non-fumeur. Et les experts estiment que le risque supplémentaire de crise cardiaque disparaît au bout de deux ans.
Les chiffres sont encore plus spectaculaires après un infarctus : renoncer définitivement au tabac diminue alors de 50 % le risque de récidive et cela, dès la première année. Réduire simplement sa consommation suffit-il pour se mettre à l’abri ? La réponse est clairement «non» pour le docteur Pierre Sabouret, cardiologue à la Pitié-Salpêtrière, à Paris : « Il n’existe pas d’effet seuil en cardiologie, autrement dit, nous savons que la cigarette augmente globalement le risque de développer une maladie coronarienne, mais nous ignorons à partir de quelle quantité de tabac l’accident guette. En revanche, il est prouvé qu’après un infarctus le risque de complication est réel dès la première cigarette. »
• Pour un sevrage en douceur
Dans les services de cardiologie, on n’hésite plus désormais à soutenir les candidats à l’arrêt en leur proposant de quitter l’hôpital avec un substitut nicotinique.
Vendus en pharmacie sous forme de gomme, comprimé à sucer ou patch sans prescription médicale, les substituts permettent un sevrage en douceur par la délivrance d’une dose de nicotine sans les quelque 4 000 autres substances nocives (dont certains hydrocarbures) présentes dans la cigarette.
La quantité de nicotine est progressivement réduite au fil des semaines, d’où l’importance de suivre le traitement jusqu’au bout.
« La durée du sevrage – deux à trois mois – est décisive pour diminuer le nombre de récepteurs cérébraux qui entraînent la dépendance, limitant le risque de rechute », insistent les spécialistes. Tabac info service (1) propose deux autres techniques dont l’efficacité est reconnue par les autorités de santé : la thérapie comportementale et un médicament délivré sur prescription médicale.
L’acupuncture, l’auriculothérapie ou encore l’hypnose sont également des aides précieuses selon certains de nos lecteurs.
(1) Tabac info service, tél. 0 825 309 310.