Ses symptômes évoquent une démence ou une dépression, au point qu’on la confond parfois avec la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson. Pourtant, il peut s’agir d’une toute autre pathologie.
Attention aux retards de diagnostic
On la confond généralement avec une dépression, avec la maladie d’Alzheimer ou encore de Parkinson, tant les symptômes sont similaires.
L’hydrocéphalie chronique de l’adulte n’a pourtant rien à voir avec ces pathologies.
Maladie au nom barbare, elle résulte d’un trouble de la circulation du liquide céphalo-rachidien, loin d’être rare, surtout entre 60 et 70 ans (1% des plus de 65 ans sont concernés).
Si les médecins se mobilisent pour la faire connaître aujourd’hui, c’est que les retards de diagnostic sont lourds de conséquences.
• Premier signe : des troubles de la marche
Notre cerveau est protégé des chocs et des infections par de ” l’eau cérébrale ” circulant à l’intérieur et autour de lui.
Chaque jour, un demi-litre de ce liquide est produit dans notre crâne puis réabsorbé dans nos veines.
Mais il arrive que les tuyaux ” s’encrassent “, le liquide s’accumule dans certaines cavités, qui grossissent au point de comprimer le cerveau.
Les premiers symptômes sont le plus souvent des troubles de la marche et des urgences urinaires mises à tort sur le compte de la prostate ou d’une vessie fragile.
• Fuites urinaires et troubles du comportement
Sans traitement adapté, l’incontinence s’accroît, suivie de troubles de comportement : un repli sur soi, ” fréquemment attribué à une dépression consécutive à la retraite “, une désorientation dans l’espace et le temps, puis une altération de la mémoire récente évoquant une démence, notent les neurologues.
Prise à temps, cette maladie se guérit, à condition que la personne soit prise en charge par un neurologue ou un neurochirurgien.
Une ponction lombaire confirme le diagnostic, le prélèvement d’un peu de liquide céphalo-rachidien permet au patient de se sentir tout de suite mieux.
• Une solution simple si l’on intervient à temps
En pratique, le neurochirurgien pose sous la peau une dérivation invisible qui draine l’excès de liquide du cerveau.
Sur certains modèles récents, un simple aimant permet d’optimiser ce débit : une intervention légère, qui peut être proposée à tout âge.
La suppression des symptômes est d’autant plus spectaculaire que l’intervention est réalisée tôt.
” Elle donne de très bons résultats sur les troubles moteurs et sphinctériens “, précise le Pr Jean Chazal, chef du service de neurochirurgie au CHU de Clermont-Ferrand, pionnier en ce domaine.
• A diagnostiquer rapidement
Malheureusement, quand on arrive tard, le cerveau, comprimé trop longtemps, garde des lésions irréversibles.
Si les neurologues se mobilisent pour informer médecins généralistes, urologues et patients, c’est que le simple dépistage permet de prévenir l’apparition d’une démence, autrement dit, ni plus ni moins, d’éviter à des hommes et des femmes de devenir grabataires !