L’activité physique entretient le potentiel musculaire et combat le cholestérol et le surpoids. Elle est presque toujours permise pourvu que ce soit sous une surveillance régulière.
Que ce soit avant ou après l’infarctus, la sédentarité multiplie par 1,5 ou 2 le risque d’accident cardio-vasculaire. L’activité physique est essentielle pour entretenir au fil des ans le potentiel musculaire, tout en combattant cholestérol et surpoids, deux facteurs de risque supplémentaires.
S’il n’est pas sollicité régulièrement, le muscle cardiaque perd sa puissance de contraction, reçoit et renvoie moins de sang dans l’organisme, fournit moins d’oxygène aux organes, et récupère moins vite en cas de crise cardiaque.
À 58 ans, Paul vient tout juste de sortir de l’hôpital après un infarctus du myocarde. Pour ce chef d’entreprise d’une petite PME, amateur de bonne chère et de week-ends entre amis, c’est tout un pan de son existence qui a sombré d’un coup.
« Je n’y avais jamais songé auparavant, j’étais rarement malade. C’est vrai, je n’étais pas un grand sportif et aujourd’hui encore moins, j’ai trop peur d’une récidive. J’appréhende même les relations sexuelles, j’ai peur que mon cœur lâche, définitivement cette fois… »
Une angoisse fréquente, reconnaissent les médecins, qui ont parfois beaucoup de mal à convaincre leurs malades qu’il est possible de vivre à nouveau comme avant, voire mieux !
« Après un infarctus on peut tout faire, y compris ce que l’on ne faisait pas avant », rétorque le Pr Jean-Yves Le Heuzey. « L’activité sexuelle n’est, heureusement, pas du tout déconseillée », précise dans un sourire le professeur François Delahaye, cardiologue au Chu de Lyon.
« Comme toutes les activités physiques, elle doit être poursuivie raisonnablement. L’effort fourni par le cœur lors d’un acte sexuel est comparable à celui que demande la montée de deux étages, pas plus »,tempère-t-il.
Dans tous les cas, il ne faut pas hésiter à livrer ses appréhensions à son cardiologue. Parlez d’exercice physique et plus particulièrement de sport à n’importe quel cardiologue et vous le verrez entamer un concert de louanges.
« Bien sûr, l’activité doit être adaptée aux capacités physiques de chacun. Elles peuvent être mesurées par un test de résistance à l’effort pratiqué au cabinet du cardiologue ou à l’hôpital, à distance de l’infarctus, » explique le professeur Daubert, qui encourage lui aussi ses patients à être actifs, même après un infarctus, « et la reprise doit se faire sans attendre. »
Gymnastique, natation, marche rapide, bicyclette sont fortement conseillées, à raison d’une heure trois fois par semaine.