Le dépistage du cancer de la prostate a fait des progrès remarquables depuis ces dernières années. Si tous les hommes en bénéficiaient, le taux de mortalité de ce cancer pourrait baisser dans des proportions importantes.
1er cancer masculin par sa fréquence
Avec 40 000 nouveaux cas dépistés chaque année et 10 000 décès (des chiffres presque identiques à ceux du cancer du sein), le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l’homme. Pourtant, si les femmes sont aujourd’hui convaincues de l’intérêt du dépistage, ce n’est pas le cas pour les hommes. Maladie exceptionnelle lorsque l’espérance de vie moyenne ne dépassait pas 50 ans, ce cancer lié à l’âge est devenu si banal chez les plus de 70 ans qu’on a longtemps considéré qu’il était inutile de le soigner, la plupart des malades décédant souvent des années plus tard d’une autre pathologie. Soulignant les complications des traitements et leur impact négatif sur la qualité de vie, l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en Santé (Anaes) prenait même position contre le dépistage systématique il y a seulement cinq ans…
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Diagnostic simple et rapide
Les choses ont radicalement changé. Les urologues, de même que l’Académie de médecine, recommandent désormais un diagnostic précoce de cette maladie qui évolue le plus souvent lentement et toujours silencieusement. «Nous enrageons lorsque nous arrivons trop tard pour pouvoir utiliser les nouveaux traitements capables de guérir la maladie», se désespère le professeur Philippe Mangin, président de l’Association française d’urologie (AFU) et chef du service d’urologie du CHU de Nancy. Aujourd’hui, le dosage du PSA (antigène prostatique spécifique), un nouvel outil diagnostic rapide et peu coûteux, permet de déterminer par une simple prise de sang la probabilité de développer ce cancer.
Les bienfaits du dépistage
Une étude canadienne, menée auprès de 45 000 hommes, confirme que le dépistage divise par trois la mortalité par cancer de la prostate. Une enquête menée au Danemark estime que la mise en place d’un traitement fait gagner 8,6 années d’espérance de vie aux hommes ayant entre 55 et 64 ans (5,5 ans entre 66 et 75 ans). «En pratique, tous les hommes de 50 à 75 ans – et même plus tôt en cas d’antécédents familiaux – devraient bénéficier d’un dépistage systématique annuel, associant le dosage de PSA et un toucher rectal, examen banal moins désagréable que redouté», affirme avec conviction le professeur Mangin. C’est loin d’être le cas aujourd’hui, et c’est bien dommage, car les équipes médicales disposent de traitements efficaces pour contrer la maladie.
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