Vous ne réalisez qu’aujourd’hui que vous allez être en retraite dans cinq ans et vous n’avez pas épargné. Vous pouvez encore agir en réalisant certains investissements.
Un investissement locatif
Sauf à disposer d’une épargne importantee vous permettant d’acheter votre résidence principale sans recourir au crédit ou pour un montant infime, il est difficile de s’engager sur des emprunts à long terme.
Vous risqueriez des refus de la part des banques ou de devoir payer des mensualités trop lourdes en retraite.
Si l’immobilier vous tente, privilégiez plutôt un placement locatif de petite surface, que vous donnerez en location dans un premier temps, pour occuper plus tard ou le revendre.
Ce choix permet de ne pas s’engager dans un endettement à long terme (voir la loi Robien).
Attention : évitez le « time share » (l’achat d’une période fixe de l’année) dans une résidence de tourisme qui impose de lourdes charges, est très contraignant et se revend très mal.
• L’assurance vie
C’est une enveloppe fiscale qui permet d’investir en franchise de plus values, de récupérer 4 600 € (pour une personne seule) ou 9 200 € (couple marié) d’intérêts par an sans impôt et de donner son capital à qui on souhaite, sans droits de succession à payer.
La seule ombre au tableau : il faut attendre 8 ans pour bénéficier des exonérations d’impôt. Et tout retrait anticipé est très pénalisé fiscalement.
Si vous êtes intéressé, ouvrez un contrat dès aujourd’hui, en prévoyant une attente de 3 ans après votre départ en retraite pour en bénéficier.
Si vous avez déjà un contrat, renforcez-le : c’est actuellement le seul havre fiscal encore existant.
Il n’y a aucune limite de dépôt, pas de capital maximal et vous pouvez verser à tout moment, même si vous avez un contrat à versements programmés. Il s’agit alors de versements exceptionnels.
• Le PEA, l’atout bourse
Le plan d’épargne en actions (PEA) est une enveloppe fiscale qui vous permet de placer jusqu’à 120 000 € par personne (240 000 € pour un couple) en titres boursiers en direct ou en Sicav et FCP majoritairement françaises ou européennes (depuis janvier 2003) en vous permettant d’acheter et de vendre comme bon vous semble, sans aucune imposition des plus values, même si vous dépassez le seuil de cession annuel de 15 000 €.
Comme la durée minimale d’investissement est de cinq ans pour bénéficier des avantages fiscaux, consacrez lui une part importante de votre épargne (au moins 30 %).
Au moment de la retraite, si vous avez besoin de fonds, vous pourrez récupérer toutes vos plus values en franchise d’impôt. Ces retraits entraîneront bien sur la clôture du compte, mais sans incidence fiscale.
Pour minimiser les risques de perte, panachez le contenu de votre PEA entre titres boursiers directs (très risqués par définition) et des Sicav (paniers de titres) éligibles au PEA qui lissent les risques.
Au fur et à mesure que vous vous approchez de votre cessation d’activité, renforcez les produits moins risqués : Sicav monétaires, obligataires, …
Attention ! Ouvrez un plan, même avec une somme symbolique, au moins pour prendre date et faire tourner le compteur des 5 ans.
• L’épargne salariale, un bon coup de pouce
Si vous travaillez dans une entreprise qui verse une participation des salariés aux fruits de l’expansion, cette dernière va sur un compte à votre nom, généralement ouvert dans une banque et producteur de revenus.
Le montant versé peut correspondre à un mois de salaire et vous pouvez le récupérer, hors impôt au bout de cinq ans. Vous pouvez y prétendre plus tôt dans diverses situations familiales et/ou professionnelles, tout en conservant l’exonération fiscale, notamment le départ en retraite.
Chaque année, vous recevez un état de la banque vous demandant sur quel type de sicav plus ou moins risquée vous voulez investir. Sécurisez de plus en plus votre décision au fur et à mesure que la date de la retraite approche, en arbitrant sur des obligataires et monétaires.
Si votre entreprise a un plan d’épargne entreprise, vous bénéficiez d’un abondement, c’est-à-dire que votre employeur renforce votre mise.
Exemple : vous versez 150 €, il ajoute 300 €. En fin de parcours (minimum cinq ans), vous récupérez les 450 €, plus les intérêts sur cette somme globale, hors impôt.
Tirez-en parti au maximum, on ne connaît pas mieux.
Le nouveau PERCO renforce l’épargne retraite dans les entreprises en autorisant les entreprises à verser jusqu’au triple de votre épargne, dans la limite annuelle de 4 600 €.
• Sicav et FCP, pour jouer la durée
Il y en 7 000 en France, présentés par leur promoteur comme étant chacun meilleur que l’autre. Pour vous y retrouver, trois règles :
1) n’acceptez pas de frais d’entrée supérieurs à 3 % et de frais de gestion à 1 %
2) refusez tous frais de sortie
3) privilégiez des produits orientés vers des secteurs industriels ou géographiques connus et peu risqués (actions zone euro, obligataires France, … )
Une Sicav (ou un FCP) n’est pas fait pour faire des coups de Bourse. Elle se valorise sur le moyen et long terme 3 ans, 5 ans et permet de lisser les risques.
Exemple : vous avez une action A qui perd 30 % de sa valeur. Vous avez donc perdu 30 %. Vous avez une part de Sicav qui détient cette même action A et des actions B, C et D.
En supposant que A perde 30 % et que B, C et D ne gagnent rien, vous ne perdez que 7,5 %. Évidemment, cela lisse aussi les potentiels de gains, mais toute prise de risque importante est à proscrire à l’approche de la retraite.
Conseil : ne vous sentez pas obligé de souscrire à la Sicav « maison » présentée par votre banque. Optez pour celles qui sont éligibles au PEA et vous assurent ainsi l’exonération des plus values.