Maladie fréquente, la phlébite se soigne très bien dans six cas sur sept, quand elle est dépistée à temps. Alors, autant connaître les facteurs qui peuvent nous y prédisposer.
De quoi s’agit-il ?
Un caillot de sang se constitue dans une veine profonde, l’obstruant brutalement. 80 % des phlébites (ou thromboses veineuses) surviennent dans les jambes, où les veines sont plus dilatées. Le sang y stagnant davantage, cela favorise l’apparition du caillot. Dans les heures qui suivent sa formation, il peut remonter jusqu’au cur et aller boucher une artère pulmonaire : c’est l’embolie pulmonaire, complication redoutée de la phlébite, responsable en France de 20 000 décès par an.
Qui est touché ?
Tout le monde ! Les femmes sont un peu plus exposées (à cause de leurs hormones), surtout celles qui sont sous pilule ou sous traitement hormonal de la ménopause. Les hommes pensent qu’ils ne sont pas concernés par les maladies veineuses et négligent souvent leurs douleurs aux jambes. ils ont tort ! La phlébite les touche aussi. Y a-t-il des facteurs aggravants ?
Oui, ce sont les mêmes pour tous, hommes et femmes. Voici, dans l’ordre, les principaux : l’âge, le surpoids, l’hérédité, les longs trajets en avion. Il en existe d’autres dont l’insuffisance veineuse ou cardiaque, les varices, la station assise prolongée, l’immobilisation suite à une intervention chirurgicale.
Quels sont ses symptômes ?
Une douleur violente dans un mollet ou la cuisse, un gonflement jusqu’à la cheville accompagné de chaleur, de fièvre légère, de ganglions à l’aine sont les symptômes d’une phlébite. Mais une fois sur deux, cette affection ne présente aucun signe avant-coureur, aussi peut-elle passer inaperçue.
Y a-t-il des contextes à surveiller ?
Oui. si l’un de ces symptômes se produit lors d’un long voyage en voiture ou en avion, suite à une opération ou une prise de médicaments, cela doit vous alerter. Une certitude : ne banalisez pas une gêne apparue soudainement à une jambe. Mieux vaut consulter. Si l’examen clinique n’est pas suffisant pour affirmer qu’il y a bien une phlébite, le médecin vous prescrira un écho-doppler. Cet examen est indolore et l’appareil utilisé permet, grâce aux ultrasons, de confirmer ou non la présence du caillot.
Peut-on essayer de s’en protéger ?
Chacun peut intervenir sur les facteurs de risque comme le surpoids, la sédentarité, une alimentation déséquilibrée, et suivre une bonne hygiène de vie pour protéger son capital veineux.
Quel est le traitement ?
Il repose sur des anticoagulants. L’héparine, injectée en urgence puis pendant cinq ou six jours, résorbe très vite le caillot. Ensuite, des fluidificateurs du sang, les AVK (antivitamines K), prennent le relais de trois à six mois. Quand la prise en charge est immédiate et qu’un bon suivi perdure, la phlébite guérit sans problème. Pour éviter la récidive, des bas de contention élastiques adaptés, remboursés en partie par la sécurité sociale, sont prescrits. En complément de traitement ou en prévention, certains centres de cures thermales ou de thalassothérapie proposent des programmes élaborés avec des médecins pour améliorer la circulation sanguine (par exemple : les thermes de Dax ou de Bagnoles-de-l’Orne, le relais Thalasso de Bénodet ou Thalazur royan).
En avion : 4 mesures préventives
1. Prendre de l’aspirine à 75 mg (sauf contre-indication) le matin avant de prendre l’avion, ce qui va fluidifier le sang au niveau des plaquettes.
2. Boire souvent. En avion, on se déshydrate car l’air respiré est très sec et concentré, si bien que pendant le vol, le sang est moins fluide, il se coagule plus facilement.
3. Se lever toutes les deux ou trois heures et faire quelques pas pour empêcher le sang de stagner.
4. Porter une contention, bas, chaussettes ou collants, pour soutenir les veines et éviter leur dilatation (les collants ne doivent pas serrer au niveau du ventre).