Les DRH sont un peu moins timorés qu’en 2003 et 28 % envisagent de recruter contre 21 % en 2003. Mais globalement , ” la tendance générale est de profiter des circonstances pour réduire les effectifs”.
Si les firmes anticipent le choc démographique, c’est pour se prémunir contre ses effets sur le recrutement, avec la raréfaction des nouveaux talents. En effet, elles vont devoir affronter la concurrence du secteur public qui , “à l’opposé de la tendance générale, privilégie de façon très majoritaire les recrutements extérieurs ( 87 % contre 20 % pour le privé)”.
Les rémunérations du privé aurait-elles perdu leur attractivité sur les jeunes générations ? Jean-Michel Brunet, consultant ressources humaines de la CEGOS, le confirme : ” Un effet d’aspiration va se produire au détriment du privé car 70 % des jeunes diplômés veulent intégrer le public “.
La raison ? Les jeunes, entrant sur le marché du travail, sont les enfants des quadras et des quinquas qui ont beaucoup donné à l’entreprise avant que celle-ci ne les licencie brutalement ou ne leur fasse vivre l’insécurité de l’emploi à partir des années 1990.
Résultat : les jeunes ont intégré la précarité à leur manière d’envisager le travail. Ils ne sont pas prêts, comme la génération précédente, à sacrifier vie de famille et loisirs au profit d’un sacerdoce professionnel.