Les cigarettes électroniques sont-elles dangereuses pour les asthmatiques ?

Le consensus scientifique est clair : en termes de risques pour la santé, vapoter semble beaucoup moins nocif que fumer. Mais qu’en est-il des asthmatiques et de leurs symptômes ? Petit point sur l’état des connaissances scientifiques.

La cigarette électronique, entre fantasmes et réalités scientifiques

On entend beaucoup de désinformation autour de la cigarette électronique. Les propriétaires de certains cafés et restaurants affirment que la loi en interdit l’usage dans leur établissement, alors que ce n’est pas le cas. Et il se trouve toujours quelqu’un pour prétendre que les composants du e-liquide, le propylène glycol et la glycérine végétale, sont aussi dangereux que le tabac, voire pires. Pour ne rien arranger, les médias sèment souvent la confusion en annonçant, d’une semaine à l’autre, les résultats d’études scientifiques parfois contradictoires. Pour établir un consensus scientifique sur tel ou tel sujet, les résultats d’une seule étude sont insuffisants. Il faut se livrer à ce que l’on appelle une méta-analyse, en compilant et comparant un grand nombre d’études de qualité sur un thème donné.

C’est ainsi, par exemple, qu’a procédé l’agence sanitaire britannique pour conclure que l’e-cigarette serait 95 % moins nocive que le tabac. Même si la dépendance à la nicotine perdure, il a aussi été démontré que les cigarettes électroniques sont plutôt efficaces pour arrêter de fumer. Comme il s’agit d’une technologie récente, il convient bien entendu de rester prudent car ses effets sur la santé demeurent inconnus sur le long terme. Ce qui est certain, c’est que fumer a des conséquences graves sur la santé, et que les solutions alternatives sont toujours préférables.

La cigarette électronique et l’asthme

Selon l’Assurance maladie, l’asthme touche environ 4 millions de Français, mais à des degrés différents. En général, les symptômes sont relativement bénins : un inhalateur suffira à soulager un asthmatique. Dans les cas les plus graves, toutefois, une crise d’asthme peut avoir des conséquences fatales. Ce n’est donc pas une maladie à prendre à la légère. Les asthmatiques sont sensibles à toutes les substances irritantes, qu’il s’agisse de poussière, de pollens ou de pollution automobile. Sans surprise, la plupart des études s’accordent sur le fait que les cigarettes électroniques ont aussi tendance à aggraver l’asthme chronique. Pour limiter les risques en cas de terrain asthmatique, il convient évidemment de rester vigilant.

Quelques précautions à prendre

Dans le cas d’un asthme grave, il peut être préférable d’opter pour d’autres méthodes pour arrêter de fumer, par exemple les chewing-gums ou les patchs à la nicotine. S'il s'agit d’un asthme léger ou modéré, ceci dit, certaines habitudes simples peuvent contribuer à limiter la gêne. Avant tout, il est important de changer régulièrement le clearomiseur d’une vapoteuse. Trop usé, celui-ci peut soit produire moins de vapeur, soit générer une vapeur de plus en plus irritante. En général, cela se ressent tout de suite par un goût désagréable, aussi est-il est préférable d’agir dès les premiers signaux. Chacun est également susceptible de réagir différemment à différents aromes et liquides. Le dosage de nicotine, enfin, n’est pas à négliger. Avant d’acheter un flacon entier, il est donc conseillé de tester un liquide pour cigarette. Si une marque, un arome ou un dosage irritent davantage qu’un autre, il est alors facile d’en changer. Des fruits rouges à la menthe en passant par les goûts les plus exotiques, ce n’est pas le choix d’e-liquides qui manque.

Ne pas confondre la toux et l’asthme

Lorsque l’on cesse de fumer, les premiers symptômes peuvent être trompeurs. Le système respiratoire se régénère, ce qui peut entraîner un phénomène de toux. Quand l’arrêt du tabac coïncide avec un début d’usage de la cigarette électronique, cette toux lui est souvent prêtée à tort. Si elle peut être associée et même provoquée par une quinte de toux, une crise d’asthme a des effets autrement plus gênants. Elle se manifeste par une sensation d’obstruction des voies respiratoires, qui peut aller jusqu'à éprouver de véritables difficultés à se remplir les poumons. En cas de doute, il est donc indispensable de consulter un médecin.

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