Ménopause : Quelles alternatives au traitement hormonal substitutif ?
DHEA, Tibolone, Raloxifène et soja
– La DHEA ?
« Il est prouvé qu’elle n’a aucun effet, excepté chez des femmes âgées et très carencées, affirme le Dr Christian Jamin, gynécologue à l’hôpital Bichat (Paris). De plus, nous n’avons aucune idée de sa toxicité éventuelle sur le sein. »
« Prendre un THS et de la DHEA entraînerait un excès d’hormones », ajoute le Pr Ribot, endocrinologue à Toulouse.
– La Tibolone (Livial)
Une molécule mimant l’action des œstrogènes et de la progestérone ?
« Ses effets sur les symptômes de la ménopause sont bons, avec un petit plus sur la libido, explique le Dr Geoffrion. Mais elle est très proche du THS et présente également des risques sur le sein, elle ne peut en aucun cas être un relais après plusieurs années de THS. »
Le Dr Jamin est plus optimiste concernant ce produit moins risqué que le THS sur le sein. D’après lui, « nous tenons peut-être là une vraie alternative au THS. Mais il faut attendre encore trois ans les résultats d’une étude en double aveugle chez les femmes ayant eu un cancer du sein. »
– Le Raloxifène, agissant sélectivement sur les récepteurs des œstrogènes, a une action sur l’os mais aucune sur les bouffées de chaleur.
– Quant aux phytœstrogènes, peu d’experts leur font confiance. « Les effets du soja sur le sein sont totalement inconnus. Abandonner le THS pour se jeter sur le soja, c’est lâcher la proie pour l’ombre ! » estime le Dr Rozenbaum, président de l’Afem.
D’autant que les phytœstrogènes, en dehors d’un effet modeste sur les bouffées de chaleur, n’ont aucune action sur la sécheresse vaginale ni sur l’os, et sont souvent onéreux.
• Prudence
D’où la prudence des médecins. « Nous passons un contrat précis avec chaque femme, qui doit faire son choix en connaissance de cause, en fonction de son histoire », conclut le Dr Geoffrion.
Le bon sens est sans doute d’accepter un certain risque, sans culpabiliser lorsque les symptômes de la ménopause sont trop handicapants, et de se passer d’hormones dès qu’elles ne sont plus indispensables.
Ultime conseil : réduire progressivement les doses pour limiter les effets du sevrage, en prenant le temps de soigner son hygiène de vie : alimentation riche en fruits et légumes, activité physique et, selon certaines de nos lectrices, accompagnement par la phytothérapie ou l’homéopathie.
(1) Auprès de 11 000 femmes, publié dans Jama, journal de l’Association médicale américaine, 14/04/2004.