L’alimentation joue un grand rôle dans la prévention de l’infarctus. Une assiette équilibrée et la surveillance de son taux de cholestérol sont les deux règles d’or à observer en la matière. Les facteurs de risque
Les excès alimentaires (graisses, sucres, alcool), mais également des anomalies génétiques de l’assimilation de certains nutriments peuvent aggraver le risque cardio-vasculaire. Responsable de l’accumulation des plaques d’athérome, le cholestérol menace lentement mais sûrement nos artères. Il circule dans l’organisme en s’associant à des protéines et des lipides pour former des lipoprotéines.
On distingue deux types de cholestérols, qui diffèrent par la densité de leurs molécules.
– Les Hdl (high density lipoproteins), produites directement par le foie et l’intestin, ont pour fonction de récupérer le cholestérol libéré par les cellules et auraient un rôle protecteur.
– Les Ldl (low density lipoproteins) transportent le cholestérol à l’intérieur des cellules, c’est le « mauvais cholestérol ».
En excès, il se dépose sur les parois des artères et les bouche peu à peu. Le risque cardio-vasculaire est lié soit à une élévation excessive du Ldl cholestérol, soit à un niveau trop bas du Hdl cholestérol, les deux anomalies pouvant être associées.
Une simple prise de sang à jeun (évitez un repas trop copieux la veille au soir) permet de savoir où on en est.
La maladie étant silencieuse, ce dépistage est conseillé à tous les adultes, surtout en cas d’antécédents d’accidents cardio-vasculaires précoces dans la famille, et au plus tard à partir de 55 ans chez les hommes, 65 ans chez les femmes.
Un contrôle tous les trois ans suffit lorsque les taux sont normaux, chaque année en cas d’excès.
Les valeurs sont considérées comme normales lorsqu’elles sont inférieures à 2 g/l pour le cholestérol total. Sinon le médecin peut proposer un dosage du Ldl et du Hdl cholestérol.
• Une alimentation équilibrée pour alliée
Pas de panique, dans la plupart des cas une alimentation mieux équilibrée et adaptée à l’activité physique de chacun suffit pour revenir à des limites raisonnables.
« Un régime alimentaire dit “de type méditerranéen” a un impact au moins aussi important qu’un traitement médicamenteux », insiste le professeur Jean-Claude Daubert.
Parmi les nombreuses études qui lui donnent raison, l’une des plus célèbres, menée par une équipe de chercheurs lyonnais, démontre qu’un régime spécifique diminue de plus de 50 % le risque de récidive après infarctus. De même un déficit en vitamine E augmenterait le risque cardio-vasculaire, tandis que le manque de calcium et de magnésium favoriserait l’hypertension.
En pratique, il ne s’agit pas d’entrer dans le cycle infernal des régimes, mais de miser sur la variété et les couleurs, en remettant à l’honneur fruits, légumes, poissons et céréales, tout en limitant les viandes (hormis les volailles) et l’alcool.
Ce qui permet en même temps de lutter contre le surpoids, lui aussi néfaste pour le cœur. Le plus dur pour les gourmands : éviter les graisses saturées cachées dans les gâteaux, biscuits, viennoiseries, quiches, tartes salées et certains plats en sauce, ainsi que dans le fromage (plus il est sec et plus sa concentration en graisses est importante).
Un geste facile et efficace : remplacer beurre et crème par des margarines, de l’huile d’olive ou de colza – elles empêchent l’absorption du cholestérol dans le tube digestif.
Des études ont démontré qu’il est possible d’obtenir une réduction supplémentaire de 10 à 15 % du Ldl cholestérol en consommant une margarine enrichie en stérols végétaux – étude menée avec la consommation de 1,5 g/jour de Pro-activ de Fruit d’or (1).
Et, si cela ne suffit pas ou si les facteurs de risque sont trop importants, des traitements pharmacologiques, dont les statines et les fibrates, peuvent être prescrits en renfort.
Une nouvelle classe de médicaments devrait être commercialisée dans quelques mois : très prometteuse, l’Ézétimibe bloque l’absorption intestinale du cholestérol.
(1) L’industrie alimentaire multiplie pour sa part les produits aux arguments santé (payés au prix fort). Un yaourt anticholestérol a pris place il y a quelques semaines dans les rayons ultrafrais (îlot de Saint-Hubert) ainsi qu’un gruyère sans cholestérol (Rapé doré).