Porte-parole des quinquagénaires, la comédienne se révolte dans « Et pas une ride » contre la dictature de la jeunesse. Un spectacle drôle et touchant !
Un spectacle sur les quinquas, c’est osé, non ?
Avec Marie Pascale Osterrieth qui a co-écrit ce spectacle, nous nous sommes inspiré de ce que l’on connaît, de ce que nous vivons. Nous venions de perdre nos pères respectifs. On a eu le sentiment d’être enfin devenus des adultes. Nous n’étions plus les enfants de personne. Cela a entraîné une certaine lucidité. De ces conversations sur nos états d’âme, sur le temps qui passe, sur ce qui nous énerve est né cette pièce. Nous avons pensé que si certaines choses nous touchaient, elles toucheraient également d’autres hommes et femmes de notre génération.
Le jeunisme, ça vous agace ?
On veut nous faire croire qu’en courant vite et en se tartinant le visage de crème anti-rides, on a des chances de rattraper le temps. Mais il faut faire avec c’est tout ! Dans le spectacle, on ne dit pas voilà, il faut être comme ci ou comme ça. Pas question de nous culpabiliser, les pubs s’en chargent. Nous, on essaie juste de montrer une femme de cinquante ans pêchue, avec tout ce qu’elle a pu vivre jusque-là, et tout ce qu’elle aura à vivre.
Facile de parler mammographie, de ménopause, d’ostéoporose, sur scène ?
Au théâtre, la difficulté n’est pas tellement le sujet. Il faut avoir un « nom » et un bon texte pour remplir les salles. On joue depuis janvier et on a déjà prolongé jusqu’en juin. On sent qu’il se passe quelque chose avec le public. Les spectateurs se sentent concernés. Les femmes de mon âge ont souvent l’impression que je leur parle d’elles. Avoir 50 ans, c’est une sacrée étape, c’est un chiffre qui marque, je crois qu’à cet âge-là, on a envie de partager nos expériences.
Théâtre de la Renaissance, Paris. Du mardi au vendredi à 20 h 30, samedi à 17 heures et 21 heures. Tarif : 10 à 41 €. Tél. 01.42.08.18.50. Tournée à partir d’octobre.