Si les carburants verts permettent de produire moins de gaz à effet de serre, ils posent un problème environnemental : leur production nécessite de recourir à des pesticides et des engrais.
Assurer notre indépendance énergétique
D’origine agricole, les biocarburants peuvent être produits localement. En Europe, cela permettrait d’utiliser les terres laissées en jachère à cause des quotas de production fixés par la politique agricole commune (PAC). Et de limiter notre dépendance énergétique à l’égard des pays exportateurs de pétrole.
En France, la production de colza, blé, betterave et tournesol pour un usage énergétique pourrait concerner 1,5 à 2 millions d’hectares en 2010 et créer ou maintenir 25 000 emplois, selon le gouvernement.
Au Brésil, 44% de la consommation d’essence provient déjà de l’éthanol tiré de la canne à sucre produite localement.
Quant aux États-Unis, ils ont décidé de remplacer, d’ici à 2025, les 3/4 du brut venant du Moyen-Orient par de l’éthanol made in USA.
• Réduire la pollution
Les filières de production de biocarburants permettent d’émettre moins de gaz à effet de serre (GES) que celles des carburants fossiles.
Selon une étude Écobilan de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et du ministère de l’Industrie de septembre 2002, la filière éthanol produit 2,5 fois moins de GES que la filière essence, et la filière biodiesel (EMHV) 3,5 fois moins que la filière gazole.
• Un complément au pétrole
Il est impossible d’imaginer faire rouler un jour nos voitures avec 100% de carburants d’origine végétale et française.
Selon un calcul de Jean-Marc Jancovici, ingénieur spécialiste des changements climatiques, “pour produire 50 millions de tonnes équivalent pétrole – notre consommation transports de 2002 – il faut mobiliser trois à quatre fois les terres agricoles actuelles”.
Et, comme les biocarburants demeurent des additifs minoritaires des produits pétroliers, cela ne règle pas la question de la disparition du pétrole.
• Engrais et pesticides
Bien que qualifiés de “verts”, les biocarburants nécessitent la culture de matières premières gourmandes en engrais et en pesticides qui polluent les nappes phréatiques et produisent de l’oxyde d’azote, plus réchauffant que le CO2.
La meilleure solution est donc plus sûrement de réduire notre consommation, en adoptant les transports en commun, le vélo et la marche à pied !