Les deux formules permettent de se constituer un capital en vue de la retraite. Mais attention, Perp et assurance vie ont leurs spécificités, à étudier de près avant de prendre une décision qui risque de vous engager pour l’avenir.
Le Perp ne convient pas à tout le monde
Les banques et les compagnies d’assurance font beaucoup de tapage autour du nouveau Perp, le plan d’épargne retraite populaire, lancé fin avril. Elles ont beau jeu de vanter ses charmes fiscaux : les versements réalisés sur ce plan sont déductibles de votre revenu imposable dans certaines limites.
Certes, c’est la première fois qu’un tel bonus est accordé à tous les Français pour préparer leur retraite, quels que soient leur statut ou leur profession. Mais le Perp ne convient pas à tout le monde.
• Avantage fiscal : à voir sur le long terme
L’avantage fiscal dont il est doté est en effet surtout séduisant pour les contribuables les plus lourdement taxés. Il permet de diminuer le revenu imposable, ce qui entraîne une économie d’impôt sur le revenu d’autant plus important que l’on est fiscalisé dans les plus hautes tranches du barème.
Or, il faut que le gain fiscal soit significatif pour justifier la souscription de ce produit par ailleurs très contraignant. Car l’épargne versée sur le Perp est définitivement bloquée. Elle sera automatiquement convertie en rente viagère au moment de la retraite. Cette rente sera imposable comme une pension, c’est à dire soumise à l’impôt sur le revenu (après abattement de 10 % et 20 %) et à la CSG-CRDS.
• Pas de cadeau fiscal
L’administration fiscale reprend ainsi d’une main ce qu’elle a donné de l’autre. Elle vous accorde une économie d’impôt aujourd’hui sur le Perp, mais fiscalisera demain la rente qu’il vous procurera.
Ce système n’est donc intéressant que si votre taux d’imposition a baissé dans l’intervalle. C’est souvent le cas, puisque la retraite entraîne une chute des revenus.
Mais il y a des exceptions. Si vous avez encore des enfants à charge, si vous constituez un patrimoine immobilier avec allègement d’impôts à la clé, par exemple, vous pouvez vous retrouver, une fois retraité, avec un taux d’imposition supérieur à celui que vous connaissez aujourd’hui.
• L’assurance vie : tellement plus souple
Les placements traditionnels, comme l’assurance vie, fonctionnent sur le principe inverse. Vos versements n’ouvrent droit à aucune déduction fiscale. Mais vous pouvez retirer votre capital quand bon vous semble, sans impôt et avec une fiscalité très légère.
L’assurance vie permet de disposer en permanence de son épargne. Après 8 ans, la part d’intérêt ou de plus-value comprise dans un retrait n’est taxée – au choix, à l’impôt sur le revenu ou au taux forfaitaire de 7,5 % (hors prélèvement sociaux) – qu’après un abattement de 4600 € pour une personne seule et 9200 € pour un couple marié.
• Un complément de retraite
Une fois retraité, il sera facile de puiser dans votre capital au fur et à mesure de vos besoins. Si vous le préférez, vous pourrez aussi le convertir en rente viagère, mais une partie seulement sera imposable.
Et, en prime, l’assurance vie offre des avantages en matière de succession. Si vous décédez et si le contrat n’a pas été dénoué en rente viagère, les bénéficiaires désignés recevront le capital hors droits de succession (ou dans certains cas, avec un régime favorable). Avec un Perp, ils n’auraient droit qu’à une rente.
• De meilleures performances
Mais surtout l’assurance vie devrait être plus rentable que le Perp, les premières années pour les supports en euros, où le capital est garanti. Sur le Perp, ces nouveaux supports devraient rapporter autour de 3 à 3,5 % seulement, selon les premières estimations.
En revanche, ceux offerts en assurance vie, plus anciens, ont en général rapporté entre 4,5 et plus de 5 % l’an dernier.
A coté de ces supports en euros sans risque, les Perp comme les contrats d’assurance vie proposent aussi souvent des Sicav ou des fonds commun de placement.
Mais le choix est en général moins vaste sur le Perp qui en outre ne vous laisse toujours pas libre de répartir votre épargne comme bon vous semble. L’assurance vie offre pour l’instant plus de choix et plus de liberté.