Le manque d’appétit professionnel des plus jeunes peut-il faire le bonheur des seniors que l’on sait plus fidèles ? L’enquête CEGOS dit presque le contraire : les entreprises assurant qu’elles allaient recruter des seniors sont moins nombreuses qu’en 2003 ( 23 % aujourd’hui contre 33 % il y a un an). Mais doit-on se contenter d’une observation aussi pessimiste ?
La CEGOS opère surtout dans les grandes entreprises. 300 responsables ont été interrogés. Mais 60 % des 150 directeurs de ressources humaines consultés et les trois-quarts des 150 cadres interrogés oeuvrent dans des entreprises de plus de 1 000 salariés.
Ce sont les PME qui semblent pourtant le mieux disposées à ” recruter des plus de 50 ans ( 30 % d’entre elles ) alors que les grandes entreprises leur sont presque totalement fermées “, exception faite de 7 % d’entre elles…
Cela signifie-t-il qu’elles ne recruteront pas de seniors ? Non, sauf à vouloir anticiper une extinction progressive de leur activité, mais 48 % d’entre elles – soit 11 % de plus qu’en 2003 – s’orientent vers ” la mise en place d’organisations différentes du travail dans le but de limiter les effectifs “.
Peu nombreuses sont les entreprises qui ont vraiment intégré la perspective d’une pénurie de talents et la nécessité de faire une meilleure place aux seniors : 57 % d’entre elles considèrent bien le choc démographique de 2006 comme une préoccupation à court terme ( 48 % en 2003).
Mais ” 3 DRH sur 4 ont conscience qu’ils ne savent pas mesurer l’impact économique des scénarios possibles “. Cette absence de politique prospective peut déboucher sur un manque de compétitivité et une perte de marchés.