Un choc, la fatigue, un défaut d’attention : les souvenirs se perdent ou restent introuvables.
Plusieurs situations possibles
Nous oublions des choses que nous pensions avoir apprises mais… nous étions fatigués, nous n’avons pas mis les bons indices et, finalement, nous n’avons pas retenu. Nous n’avons pas constitué de traces mnésiques : l’information n’étant plus dans notre cerveau, nous ne pouvons pas l’y retrouver.
Dans d’autres cas, nous pensons avoir oublié, et nous traduisons «je n’ai pas l’information dans mon cerveau». En fait, elle y est, mais nous n’arrivons pas à la retrouver. Nous pouvons comparer notre mémoire à une bibliothèque, dont le cerveau serait le bibliothécaire, et le souvenir, un livre qui n’aurait pas été rangé au bon endroit : le bibliothécaire ne le trouve pas. En tout cas, pas tout de suite. Faute de retrouver l’information sur le champ, nous passons à autre chose. Mais le bibliothécaire, lui, continue de chercher. Et un quart d’heure ou une heure après, «le mot sur le bout de la langue», le nom de notre voisin ou le titre du livre nous revient au moment où nous nous y attendions le moins…
La recherche sera d’autant plus difficile que nous serons fatigués, stressés, inquiets, que nous aurons un peu trop bu, que nous aurions pris certains médicaments.
Nous perdons vraisemblablement des souvenirs : si nos neurones ne sont stimulés qu’une fois à telle ou telle occasion, que la trace mnésique n’est jamais arrivée, elle s’efface avec le temps.
Mais il semble pourtant que nous gardons beaucoup plus d’informations que nous le pensions. C’est ce qui nous permet, par exemple, de reconnaître un tableau que nous étions persuadés de n’avoir jamais vu. En fait, nous l’avions vu 20 ans auparavant, mais nous aurions juré n’en avoir aucun souvenir. Pourtant quelques neurones en avaient gardé la trace !
• Traumatisme et oubli
Un traumatisme crânien, même bénin, peut provoquer des amnésies passagères, en entraînant un ébranlement des régions temporales.
Le lobe temporal est entouré en grande partie d’os ou de structures fibreuses qui’il va heurter lors du traumatisme. Il peut donc se produire de petites contusions du lobe temporal, notamment au niveau de l’hippocampe, qui vont bloquer quelques instants le processus de mémorisation. Pendant quelques heures, l’hippocampe ne peut pas apprendre de nouvelles informations, ni consolider les informations précédentes : d’où l’oubli de ce qui s’est passé quelques heures à quelques jours avant le traumatisme.
Un exemple célèbre :
En 1997, après la mort de Lady Diana dans un accident de voiture, le public et les enquêteurs attendaient avec impatience le réveil du garde du corps de la princesse. Pourtant, pour la plupart des scientifiques, il était évident, vu l’intensité du traumatisme, qu’il ne pourrait pas se souvenir de ce qui s’était passé.