L’hypertension est un des facteurs de risque à surveiller attentivement.
Une maladie silencieuse… et prévisible
Avis aux hypertendus qui s’ignorent… et ils sont nombreux : environ deux tiers des sept millions de Français souffrant d’hypertension ! Après 65 ans, plus de 40 % des Français sont concernés.
Pourtant, l’hypertension, bien que silencieuse, est facilement prévisible, car souvent héréditaire. Son diagnostic repose sur une simple mesure de la tension artérielle, réalisable au cabinet du médecin généraliste.
Deux chiffres sont importants. Le premier, le plus élevé, correspond à la pression du sang lorsque le cœur se contracte et se vide : c’est la pression systolique, qui ne doit pas dépasser 150 mmHg (140 mmHg avant 65 ans). La pression diastolique correspond à la pression du sang lorsque le cœur se relâche et se remplit. Elle doit être inférieure à 90 mmHg.
En cas d’excès, les premières mesures à prendre consistent à limiter le surpoids et à réduire la consommation d’alcool. Puis à manger peu salé (attention notamment au sel des fromages, charcuteries, conserves et plats industriels), même s’il semble que chaque individu soit plus ou moins sensible au sel et que la restriction ne soit pas aussi efficace pour tous.
Et, si cela ne suffit pas encore, les médicaments antihypertenseurs ont fait la preuve de leur efficacité. Encore faut-il trouver le bon.
« Depuis trois ans, je ne compte plus les traitements essayés. Avec les bêtabloquants je n’avais plus aucun tonus, tout effort devenait difficile. Les diurétiques m’obligeaient à me lever plusieurs fois par nuit. Aujourd’hui, je prends deux médicaments simultanément, ma tension est cette fois un peu basse, sans doute va-t-il falloir réduire les doses », explique Pierre, 54 ans.
« Le patient doit savoir qu’il faut parfois un an avant de trouver le médicament qui lui convient. Et ne pas oublier que les traitements marchent moins bien quand on continue à manger trop salé, à consommer un petit peu trop d’alcool », répond la docteure Claire Mounier-Vehier, de la Fédération française de cardiologie, désolée qu’une personne sur deux observe mal son traitement.
Quatre grandes classes de médicaments sont disponibles. Les diurétiques éliminent le sodium et l’eau, les bêtabloquants baissent le débit sanguin, les inhibiteurs calciques empêchent la contraction musculaire au niveau des cellules des artères et les rendent ainsi plus souples, et les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (Iec) agissent en bloquant l’action d’une hormone rénale (l’angiotensine II) impliquée dans l’augmentation de la tension.
Malgré leurs inconvénients – ils doivent être maintenus à vie et ne sont pas toujours bien tolérés –, leur bénéfice est réel. L’étude Europa, présentée en septembre, lors du congrès de cardiologie de Vienne, a ainsi montré qu’un inhibiteur de l’enzyme de conversion (le Périndopril) réduisait le risque de complication de 20 % chez des « coronariens » stables.